Alfred Latour a fréquenté de nombreux photographes, dont Laure Albin Guillot, qui a réalisé son portrait. Paris est, dans les années 1930, l’un des hauts lieux de la photographie, là où se concentrent des artistes, des intellectuels, des éditeurs préoccupés de la place et du statut de la photographie, laquelle bénéficie aussi de l’essor des magazines illustrés.
À la lecture de son magnifique autoportrait, de ses reportages intimement parisiens, dans le style de Brassaï, de ses essais de point de vue autour du magasin Au Bon Marché, qui cumulent les visions du piéton et de l’automobiliste, tous manifestent une recherche esthétique et une préoccupation plastique qui sont celles de son temps, celles d’un artiste en dialogue avec les formes et l’esprit d’une époque préoccupée notamment par les questions du réalisme, de l’ordre esthétique et, bien entendu, de la beauté moderne.
Daniel Girardin
Historien de l’art et ancien conservateur du musée de l’Élysée, Lausanne