C’est comme si tout naissait de là, pour s’accomplir ensuite dans la flamboyante Provence, à la fin, après l’épuisement des multiples chemins de traverse. Cette envie de peindre, une nécessité. Comme si Paris, les années de formation, l’apprentissage des différentes techniques, la gravure, le souci du trait, n’étaient qu’un détour utile à l’éclatement de la nature profonde de l’artiste, peintre en quête d’absolu.
Reprendre le même motif, l’épurer, l’élaguer, a conduit Alfred Latour à une peinture de plus en plus dépouillée, qui tutoie l’abstraction. Ainsi, la maîtrise de la ligne, l’évidence des couleurs conjuguées à une composition sobre réduisant les volumes à leur plus simple expression, donnent-elles un sentiment de légèreté insouciante alors que tout dans cet équilibre de la toile est pensé.
Chaque œuvre témoigne de son temps et reflète tour à tour les différents courants de l’époque, sans qu’on sache de quel ressort se jouent les influences.
Nicolas Raboud